Prières de Saints


La prière d’abandon de Saint Charles de Foucauld

Mon Père,

Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Saint Charles de Foucauld a laissé plusieurs versions de cette prière d’abandon

Une prière de Sainte Thérèse-Bénédicte de La Croix (Edith Stein)

Quand se déchaînent les tempêtes, tu es, Seigneur, notre force.
Nous te louerons, toi le Dieu fort qui es notre constant secours.
Nous restons fermes près de toi, mettant en toi notre confiance,
même si la terre est secouée et si la mer devient houleuse.

Que les flots enflent et déferlent, que vacillent les montagnes,
la joie nous illuminera, la cité de Dieu te rend grâce.
En elle tu as ta demeure, tu préserves sa sainte paix.
Et un fleuve puissant protège la sublime demeure de Dieu.

Les peuples en folie se déchaînent, le pouvoir des États s’effondre.
Voici qu’il élève la voix, la terre gronde, secouée.
Mais le Seigneur est avec nous, le Seigneur, le Dieu Sabaoth.
Tu es pour nous lumière et salut, nous ne saurions avoir peur.

Venez tous, venez contempler les prodiges de sa puissance :
toutes les guerres se meurent, la corde de l’arc se détend.
Jetez dans le brasier de feu bouclier et arme de guerre.
Le Seigneur, le Dieu Sabaoth nous secourt en toute détresse.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe. Poésie « Psalm 45 », 28/04/1936 ; paraphrase du psaume 45/46 (trad. Malgré la nuit, Ad solem 2002, p.41)

Prière à la Trinité – Sainte Élisabeth de la Trinité

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement
pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité !
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ;
que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.

Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre cœur ;
je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer…jusqu’à en mourir !
Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme ; de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie.
Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.

Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous ;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière.
Ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

Ô Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme
comme une incarnation du Verbe ; que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel Vous avez mis toutes vos complaisances.

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds,
je me livre à Vous comme une proie ; ensevelissez-vous en moi, pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.

Ainsi soit-il.